Les limaces peuvent occasionner des dégâts du semis jusqu’au stade 4 feuilles sur les cultures de printemps. Par conséquent anticiper le risque limaces en maïs et tournesol est indispensable. Mais pour gérer ces ravageurs, la lutte ne s’improvise pas.

En effet, elle se construit par étapes. Tout d’abord l’ évaluation du risque à la parcelle avec l’estimation de la pression limace. Ensuite, le choix du produit, puis l’optimisation des techniques d’application comme préconisé dans le Programme CIBLAGE.

Deux espèces de limaces qui occasionnent des dégâts

Avant tout, deux espèces de limaces sont principalement rencontrées : la limace grise et la limace noire. Cette dernière est plus particulièrement présente dans le Nord- Est de la France. Par ailleurs, elles ont en commun leur nuisibilité potentielle. De plus, contrairement aux idées reçues, les deux espèces ont à la fois une activité souterraine et une activité en surface.  Elles peuvent ainsi occasionner des dégâts directement sur les semences comme en végétation. « Le tournesol n’a pas la capacité de compenser comme le blé par exemple,  les dégâts sont donc irrémédiables et nécessitent un re-semis », précise Pierre Olçomendy, responsable marché chez De Sangosse.

Pour être efficace, la gestion des limaces ne s’improvise pas et doit donc être construite.

Commencer à piéger 2 à 3 semaines avant le semis

Pour cela, De Sangosse a développé le programme Ciblage. Il explique les quatre étapes nécessaires à un contrôle efficace de ces ravageurs.  Anticiper, évaluer le risque, choisir le bon produit, et optimiser la technique d’application.

Pour pouvoir bien anticiper et évaluer le risque limaces, il faut tenir compte:

• des facteurs agronomiques
• de la sensibilité de la culture
• des conditions météorologiques
• du niveau des populations de limaces ; cela bien avant le semis

Ceci, de façon à pouvoir intervenir au besoin au moment de l’implantation.

Ainsi, plusieurs leviers peuvent être activés de manière précoce contre les limaces  comme:

• les déchaumages
• une préparation du lit de semence soignée
• le roulage des semis

Ceci, de façon à limiter les interstices dans le sol et diminuer les déplacements des limaces

Par conséquent, pour évaluer le risque et la pression limaces à la parcelle, le piégeage demeure la meilleure solution.

Celui-ci doit démarrer tôt : 15 jours à 3 semaines avant le semis. « Pour cela, nous proposons des kits de piégeage développés par l’Inra. Les pièges (4 pièges sur 1 m2) sont à disposer dans la parcelle et à relever une fois par semaine », rappelle Pierre Olçomendy.

L’observatoire DE SANGOSSE comme indicateur de pression

Il est à noter que pour les agriculteurs qui ne piègent pas, il est toutefois possible d’estimer la pression limaces. Pour cela chaque agriculteur peut accéder aux résultats de l’Observatoire limaces. Ce dernier recense l’activité limaces par secteur géographique.

L’Observatoire existe depuis plus de dix ans et a démontré sa fiabilité.

Dans les faits, il compile les relevés de piégeage effectués par les agriculteurs membres sur plus de 800 parcelles. Ainsi, grâce à cet outil d’aide à la décision, il est possible pour un exploitant qui ne piège pas de connaître l’activité limaces sur son secteur. De plus, l’accès aux données de l’Observatoire limaces est gratuit et possible via le site Internet (www.ciblage-anti-limaces.fr), mais aussi sur l’application mobile Ciblage anti-limaces

Enfin, en fonction du seuil d’intervention, l’épandage de granulés conventionnels ou de biocontrôle est nécessaire.

Néanmoins, comme pour tous les produits phytosanitaires, la technique d’application de l’anti-limaces conditionne en grande partie son efficacité. Il faut donc veiller à optimiser les outils et les méthodes dans ce domaine également.